« Mes enfants ne feront jamais de crises dans les magasins », « mes enfants diront toujours bonjour », « jamais je ne prendrai mon enfant dans les endroits bondés de monde », « jamais je ne céderai », « jamais on ira au Mc Do »…
J’ai aussi pensé tout ça. Mais c’était avant. Je ne comprenais pas la poussette au milieu de la foule du 14 juillet, le dimanche chez Ikea ou dans les brocantes. Je regardais de travers les mamans avec leurs enfants qui tapaient des crises dans les magasins, celles qui les laissaient manger un crouton de pain dans le même magasin alors que la baguette n’était pas payée, celles qui habillaient leur petite fille comme des poupées, celles qui emmenaient leurs enfants hurlant au resto…
On a tous critiqué la façon de faire des autres, c’est facile, surtout quand on n’a pas encore d’enfants.
Mais avec de tels principes, je serais restée cloîtrée chez moi. Oui, je n’aurais plus de vie sociale, je serais habillée comme un sac, mon frigo serait vide… Bref, la déprime. Si on prend la poussette, c’est parce qu’on n’a pas le choix (pas le temps, pas de baby-sitter, etc.) et qu’on a envie tout simplement d’être en famille.
Avec Lapin, j’ai été très exigeante (peut-être même trop) au départ. Je voulais qu’elle soit parfaite au point de passer mes journées (enfin mes soirées, vu que je bossais tous le temps) à pester et râler: « fais pas ci, pais pas ça ».
Un enfant, reste un enfant, surtout en bas âge. J’ai commencé à lâcher prise et mes moments avec elle ont enfin trouvé du sens.
Je la laisse découvrir et surveille les bêtises, j’évite les dessins sur le mur en lui laissant seulement les craies et les crayons de couleur (les feutres washable, c’est un peu nul et on voit encore même en repeignant), je la laisse dérouler le sopalin (et je lui apprends à l’enrouler), je l’accompagne tout simplement pour ne pas qu’elle se blesse et comme je ne lui interdis pas, ce n’est pas une lubie et elle passe rapidement à autre chose. Je ne dis pas que c’est LA façon de faire, mais c’est la façon que j’ai trouvé pour toutes les deux de créer une complicité sans faire la police.
Pour les « bonjour », je montre l’exemple, même si il m’arrive parfois d’oublier entre deux coups de stress. Je lui dit « tu dis bonjour » et si elle a décidé que non, alors je laisse couler.
Pour le Mc Do, je l’ai emmené. Elle n’a pas mangé grand chose, c’était totalement imprévu mais elle a bien aimé et on a passé un bon moment. Je n’y vais même pas une fois par mois pour moi, donc pour elle, pensez bien que c’est exceptionnel. On va au resto depuis son plus jeune âge et ça se passe bien, même si parfois, elle en a marre. Elle mange du pain dans les magasins car j’ai compris que ça évitait la crise. Elle fait parfois des crises que je prends à la rigolade « ce n’est pas les petites filles de 2 ans qui commandent, donc fais une colère » et ça fait sourire les gens.
Mais je comprends les mamans maintenant et quand j’entends le genre de discours que je tenais avant, je réponds « tu verras quand tu auras des enfants ».
C’est toujours comique d’entendre un « il ne mettra jamais ses pieds sur le canapé » et qu’on explique à la mienne comment elle doit se tenir sur le canapé, car dans ma tête je pense à la tronche du dit-canapé dans quelques temps entre les feutres, les gâteaux au chocolat, les vomis…
Et oui, avant j’avais des principes…
Par contre, si j’ai dit non, je ne cède pas. Et je la réprimande si elle frappe quelqu’un et si elle essaie de porter/frapper les animaux. Je ne punirai pas le chat si elle se fait griffer car elle a décidé de le porter par la queue.
moi aussi avant j’avais des principes !! 😉
Florence Foresti a un superbe sketch sur ce sujet 🙂